lundi 17 mai 2010

Une chanson en français familier

Voilà une chanson de Renaud "Laisse béton" (verlan de "laisser tomber") pleine de termes de français familier .


Parole

J’étais tranquille, j’étais peinard (sans problèmes)
accoudé au flipper
Le type est entré dans le bar,
a commandé un jambon-beurre,
Il s’est approché de moi,
il m’a regardé comme ça :
“T’as des bottes, mon pote (ami), elles me bottent (me plaisent)

J’parie qu’c’est des santiags
Viens faire un tour dans le terrain vague
J’vais t’apprendre un jeu rigolo
à grands coups de chaînes de vélo
J’te fais des bottes à la baston”; (je te donne des coups de bâton)
moi, je lui ai dit : “Laisse béton” (laisse tomber)

Il m’a filé une baigne (donné une claque)
Je lui ai filé une torgnole (donné une claque)Il m’a filé une châtaigne (donné une claque)
J’lui ai filé mes groles (donné mes bottes)
J’étais tranquille, j’étais peinard
accoudé au comptoir
Le type est entré dans le bar,
a commandé un café noir
Puis il m’a tapé sur l’épaule
Et m’a regardé d’un air drôle

“T’as un blouson, mecton (ami), il est pas bidon,
Moi j’me les gèle (j'ai froid) sur mon scooter,
avec ça, j’serai un vrai rocker
Viens faire un tour dans la ruelle
J’te montrerai mon Opinel (marque de couteau)
et j’te chouraverai (volerai) ton blouson”
Moi, je lui ai dit : “Laisse béton”

Il m’a filé une baigne
Je lui ai filé un marron
Il m’a filé une châtaigne
J’lui ai filé (donné ) mon blouson

J’étais tranquille, j’étais peinard
Je réparais ma Mobylette
Le type a surgi sur le boulevard
sur sa grosse moto super chouette,
s’est arrêté le long du trottoir
et m’a regardé d’un air bête

“T’as l’même blue jean que James Dean
Tu arrêtes ta frime (d'être prétentieux)
J’parie que c’est un vrai Lévi Strauss
Il est carrément (vraiment) pas craignos (nul)
Viens faire un tour derrière l’église
Histoire que je te dévalise
à grands coups de ceinturons” (ceinture)
Moi, je lui ai dit : “Laisse béton”

Il m’a filé une baigne
Je lui ai filé une mordale
Il m’a filé une châtaigne
J’lui ai filé mon futal (donné mon pantalon)
La morale de cette pauvre histoire,
c’est que quand tu es tranquille et peinard,
‘faut pas trop traîner dans les bars
à moins d’être fringué (habillé)en crostar
Quand à la fin d’une chanson
Tu te retrouves à poil (nu), sans tes bottes,
‘Faut avoir de l’imagination
pour trouver une chute rigolote...

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